L'Herbu

Le blog d'Alain Dubois, Saturnin Pojarski et Augustin Lunier

2020 sera-t-elle l'année où le soleil rouge se lèvera de nouveau à l'Est?

En tout cas 2020 sera une année où les peuples continueront de se révolter, comme ils ont commencé à le faire dans le monde entier. Mais ils ont du boulot devant eux, pour se débarrasser du vieux monde et de ses séides... Car un animal blessé est toujours plus dangereux, et le capitalisme mourant vendra chèrement sa peau, entraînant selon toute vraisemblance toute l'humanité, révolutionnaires et bisounours, exploiteurs et exploités, journalistes et actionnaires, dans le collapse environnemmentalo-socialo-économico-politique...

Mais cette Internationale reprise par les nouveaux bourgeois chinois en costumes me rappelle un souvenir...

En août 1970, alors que j'étais le premier zoologiste à monter jusqu'à 4000 m dans l'Himalaya népalais à la recherche de grenouilles, ce qui devait me mener à ma première découverte d'une espèce inconnue de la science, que je dédiai plus tard à mon maître Jean Rostand, j'arrivai dans une village du bout du monde du nom de Melenche, au nord de Tarkhe Jiang.  Quelques maisons de pierres couvertes de plaques mal dégrossies d'ardoise qui laissaient passer la pluie... Des enfants morveux, des paysans mal vêtus, une jolie jeune fille, quelques chèvres... Mais le paysan riche du village, qui m'avait proposé de passer la nuit avec la jolie jeune fille, afin de passer la sienne avec Véronique avec qui j'effectuais ce trecking, dépité de mon refus, se consola en allumant son transistor, la seule de ce Shangri-La sans électricité - signe extérieur de richesse équivalent à une Rolls ou un yacht chez nous. Melenche était assez haut perchée, et tournée vers le Nord, pour pouvoir capter la radio du grand voisin septentrional du Népal, le Tibet - encore très mystérieux pour moi. Bien entendu, je ne comprenais pas ce qui se disait dans les grésillements de cette radio, mais je touchais de l'oreille pour la première de ma vie cet immense pays fantasmé. C'était sans doute du Chinois, pas du Tibétain, mais à l'époque je n'avais encore jamais entendu ces langues, et je croyais encore que la République Populaire de Chine était venue au Tibet pour libérer le peuple de sa terrible exploitation par les lamas et lui apporter la démocratie. Et mon émotion fut vive quand, après de longues déclarations enflammées, vint la fin de l'émission et... son générique... qui n'était autre que l'Internationale chantée en chinois - dans une interprétation populaire, sans doute par "des ouvriers et des paysans", en tout cas bien moins apprêtée que la version "médiatique" ci-jointe. Deux ans après mai 68, entendre l'Internationale depuis le toit du monde, venue du pays de la Longue Marche, c'était une expérience enthousiasmante...

Ah il faudrait qu'un jour je m'asseye pour écrire mes voyages, qui à la recherche des grenouilles m'ont permis de voir et de vivre tant de choses... des Souvenirs Batrachologiques, comme les Souvenirs Entomologiques de Jean-Henri Fabre, offert par mon grand-père et qui détermina ma "vocation" pour la recherche en zoologie... Oui il faudrait, même si cela n'intéresserait sans doute pas grand-monde, à notre époque où les "aventures" sont virtuelles, "en ligne"... Mais il y a tant à faire encore et tout prend tant de temps...

Bonne Année à tous les Citoyens de L'Herbu!

 

Alain 

4 janvier 2020

 

 

 

 

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L
Si ces souvenirs sont de la trempe des aventures de Saturnin Pojarski en Gondvanie, alors ça promet ! Il faudrait les conter sur les ondes hertziennes, comme au bon vieux temps, non ?!...<br /> Meilleurs vœux à vous !!
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D
Merci de ce partage. Et le souhait d'une année riche en découvertes et en espérances ....
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